Sorry, but your beloved mom is not always right !

Ndayé Kouagou

Westfälischer Kunstverein, Münster, Allemagne


Commissaire : Kristina Scepanski, invitée par Trampoline en 2021


website

Retour

Trampoline a le plaisir de soutenir la première exposition personnelle de Ndayé Kouagou en Allemagne. Ce soutien fait suite à une série de rencontres d’artistes organisées pour la directrice de la Westfälischer Kunstverein de Münster, Kristina Scepanski, à travers le programme d’invitations professionnelles de Trampoline en 2021.

 

Les différentes pratiques de Ndayé Kouagou (né en 1992 à Montreuil) partent invariablement du langage. C’est son premier matériau de base, pour lequel il trouve ensuite une grande variété de formes qui s’adressent toujours à un interlocuteur. Dans l’exposition au Westfälischer Kunstverein, il réunit quatre œuvres vidéo, trois grandes feuilles d’aluminium sur lesquelles il écrit et toute une série d’autres objets en tissu, en verre acrylique et en aluminium, qui sont également complétés par des fragments de texte.

 

La pratique artistique de Ndayé Kouagou découle du processus d’écriture ; il explique qu’il a longtemps écrit sur l’amour et qu’à un moment donné, il a voulu savoir si d’autres ressentaient la même chose. Comment un texte atteint-il son public ? À partir de cette question, Kouagou a développé une pratique vivante de la performance qui lui permet de s’adresser et de se confronter directement au public et, surtout, d’interpréter oralement ses textes. C’est ainsi que Kouagou, autodidacte, est entré dans le monde de l’art, qu’il considère comme un milieu parfois exclusif, c’est pourquoi l’un de ses principes de travail est celui de la générosité. C’est pourquoi l’un de ses principes de travail est celui de la générosité. Il utilise ce terme pour résumer son désir de dialogue, d’ouverture et d’entrée dans le divertissement, ou mieux encore : d’amusement.

 

Au fil du temps, les performances se sont transformées en vidéos. Cette provenance est immédiatement apparente dans ces dernières, car elles montrent l’artiste, ou le personnage qu’il incarne, en grandeur nature et avec une vue directe sur son public. Nous sommes depuis longtemps habitués à ce type d’approche (au moins inconsciemment) par notre consommation des médias sociaux et leur influence sur l’esthétique visuelle de notre vie quotidienne : la figure de l’influenceur, du gourou, du coach nous vient à l’esprit – en bref : une figure qui sait tout et que nous devrions donc copier afin d’améliorer notre propre vie.

 

C’est là que le titre de l’exposition entre en jeu : Désolé, votre maman bien-aimée n’a pas toujours raison ! – La mère est la première autorité dans la vie d’une personne, à laquelle on fait confiance et en qui on a une foi inconditionnelle. Une fois ce postulat remis en question, tout peut soudain être remis en question. Tout ce que dit mon voisin, mon collègue de travail ou le type qui passe à la télé est-il toujours vrai ? Qu’est-ce que l’on accepte sans réfléchir à partir de sources extérieures et quelle est sa propre position par rapport à ces questions ?

 

Le talent particulier et rare de Ndayé Kouagou se manifeste déjà ici : le désir de divertir son public, d’être généreux et accueillant, ne s’accompagne en aucun cas d’une perte de profondeur ou de sensibilité. C’est d’ailleurs l’un des souhaits de l’artiste : que les conversations qu’il entretient avec les visiteurs à travers les vidéos continuent de résonner après leur départ de l’exposition et, peut-être, qu’elles ne commencent vraiment qu’à ce moment-là.